Aodh Llyr
Messages : 81 Date d'inscription : 27/02/2012
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| Sujet: Aodh Llyr, le dragon des glaces aveugle Lun 27 Fév - 20:18 | |
| ؏ Nom : Llyr ؏ prénom : Aodh ؏ Âge : 17 ans ؏ Pouvoir élémentaire de base : Glace ؏ Don qui l'accompagne : C'est un don en étroite relation avec mon infirmité, puisqu'il s'agit d'un genre de vision... Lorsque je touche un objet ou une personne de mes mains, je peux voir les souvenirs forts qui y sont liés. Par exemple, un objet ayant été présent ou utilisé lors d'un moment important pour une personne me montrera ce souvenir. Les objets ont une mémoire remarquable... Mais ce n'est rien comparé aux gens. A défaut de pouvoir voir le présent, j'ai une vision très claire du passé. | Aodh LlyrPersonnage de l'avatar : Riku, de Kingdom Hearts |
؏ Physique humain : A quoi sert-il de me décrire, alors que je ne vois pas moi-même pas à quoi je ressemble..? Je peux faire en fonction de mes souvenirs... Je me souviens d'un visage assez fin... Je ne suis pas très expressif, je le sais, et mon visage arbore un air neutre en permanence. J'ai un nez fin et droit, et des lèvres peut-être un peu trop fines, même si cela ne jure pas dans l'équilibre du tout. Par contre, mes yeux ne sont plus visibles, puisque je les couvres d'un bandeau de tissu noir. La raison ? Je suis aveugle... Mais je me souviens de la couleur de mes yeux. Un bleu proche de celui du cristal, très clair. Bien sur, vous pouvez toujours les voir si vous me surprenez un jour sans mon bandeau, puisque ma cécité n'est pas due à une blessure. Mais pour moi, cette couleur restera un souvenir à tout jamais... Pour le reste, je ne pense pas être très grand puisque la plupart des garçons de mon âge me dépassent, même si parfois ça reste de peu. Je suis un peu maigre, mais ce n'est rien en comparaison de ce que c'était il y a deux ans... Une multitude de cicatrices recouvres l'intégralité de mon corps, excepté le visage. Ah, j'allais oublier de parler de mes cheveux... Je me souviens d'une couleur d'argent. A l'époque, ils étaient plus court que maintenant, mais a présent, je peux en sentir la pointe dans le milieux de mon dos. Je n'aime pas les attacher, mais il m'arrive de le faire lorsqu'ils me tiennent trop chaud. Un vêtement sans lequel vous ne me verrez jamais, c'est ce long manteau d'un noir de jais que je garde en souvenir d'une personne à laquelle je tenais énormément... Pour le reste, ça dépendras un peu de ce qui me tombe sous la main. Cependant je porte essentiellement des vêtements noirs, histoire d'éviter les fautes de goût puisque ça n'a rien de simple d'accorder des couleurs quand on ne voit rien. Je porte constamment des gants noirs, pour éviter que des souvenirs qui ne sont pas les miens m'assaille en permanence.
؏ Physique dragon : Ça va être plus compliqué de me décrire sous cette forme puisque je perdit la vue avant de découvrir que je pouvais me transformer... Mais j'ai entendu quelques descriptions de ma forme draconienne, je peux donc vous en faire une description rapide. Je suis loin d'être un dragon épais... Mes ailes partent de mes épaules, et ressemblent beaucoup à des ailes de chauve-souris a ceci près que ce sont des écailles qui en recouvrent la membrane figurant entre les os... De très fines écailles d'un blanc pure. En faite, tout mon corps sous ma forme draconienne est blanc. Mon cou est allongé et sinueux, de même que ma queue, très longue, ce qui fait que je ressemblerais apparemment assez à un serpent ailé sans les quatre pattes sur lesquelles je repose et le torse un peu plus épais par rapport au reste... Mes pattes se terminent par des griffes assez impressionnantes, et il me semble disposer d'une mâchoire assez fournie en crocs...
Je pense pouvoir me décrire comme quelqu'un de relativement posé. D'un grand calme, il en faudra peu pour me faire sortir de mes gonds en temps normal... Sauf si on aborde le sujet qui fâche : mon passé... Pour plusieurs raisons, je n'aime pas vraiment en parler. Lorsque l'on m'aborde sur le sujet, j'ai tendance à me fermer comme une huître. Mais avec de la persévérance, vous arriverez peut-être à me faire craquer... Je suis assez peu expressif et timide, et cela ne s'est pas arrangé avec mon vécu... Je ne ferais en général pas le premier pas vers les autres, même s'il existe des exceptions... Après cela dépend. En revanche, je revendique pour moi une certaine indépendance, et je n'apprécie pas que l'on me donne des ordres. Plus jamais je n'écouterais quelqu'un sans broncher si ce qu'il dit me déplaît. Je ne suis pas vraiment quelqu'un avec qui on collabore facilement, et j'aime régler mes problèmes seul. Même si c'est parfois difficile, j'essaye d'envisager toute les options possibles lorsqu'un problème se pose à moi. Je n'aime pas faire d'erreurs, et le meilleur moyen de les éviter est la réflexion... Même s'il m'arrive parfois de trop réfléchir, et de ne pas agir du tout du coup. Je doit être trop prudent... Même si je n'aime pas y penser, mes souvenirs me reviennent souvent en tête. Il m'arrive donc d'avoir de long moments de rêverie à ce sujet. De ce fait, je suis rarement de bonne humeur. Certains diraient dépressif. Peut-être qu'ils ont raison... J'essaye d'éviter d'envisager de bons scénarios, pour ne pas être déçu à la fin. On pourrait dire que... j'ai tendance à voir la moitié vide du verre. Même si en réalité je ne vois rien du tout... Enfin, bref. Je peux passer beaucoup de temps à dormir. Malgré ma cécité, je m'efforce de me mettre à l'épreuve régulièrement sur le plan physique. Après tout, selon ce que l'on nous a expliqué, on est censés devoir se battre contre de grands dragons noirs au terme de notre initiation... Étant aveugle, je dois m'entraîner à percevoir la présence des gens par d'autres moyens en plus du reste. J'ai besoin de beaucoup de sommeil pour récupérer... Et quand je dors, armez-vous d'un sceau d'eau glaciale pour me réveiller.
Chapitre premier : L'enfer peut être trouvé avant la mort.
Je me souviens de comment tout était beau à mes yeux d'enfants... Le monde était milles fois plus vaste, même entre les murs de mon village natal. Il y avait mon père, ma mère, même si à l'époque je ne saisissait pas la vrai valeur de leur présence... Pour moi, ils faisaient partis du décors, comme un professeur ou un copain de classe... Ils étaient ma routine, me réveillaient le matin et me mettait au lit le soir, s'assuraient que j'ai toujours de la nourriture dans mon assiette, mais le plus important, c'était qu'ils m'aimaient. Et ça, c'est la chose qui vous manque le plus quand ils partent... Et je sais de quoi je parles. Je suis né dans un village sans histoire. Rien, dans ma vie monotone mais si palpitante pour moi à l'époque, ne laissait présager ce qui allait arriver. Ce grand bouleversement... Ce qui apparaîtra pour les autres comme un fait divers fut pour moi sans doute le pire événement de toute ma vie, puisqu'il était le début d'une longue série.
J'avais huit ans à l'époque. La journée avait commencée comme d'habitude. Je devais retrouver deux amis à moi, on devaient aller se baigner à la rivière qui passait non loin du village... Un village si petit qu'une troupe de cinquante hommes fut suffisante pour le mettre à feu et à sang. Ils sont arrivés au galop. Il n'était pas rare de voir ainsi arriver d'importantes troupes de voyageurs en quête d'une bonne nourriture, gracieusement offerte par les villageois. Mais cette fois, ce n'était pas de la nourriture qu'ils voulaient. Je sortais à peine de chez moi que le village fut prit d'assaut. Les guerriers, bien plus entraînés que de pauvres fermiers, avaient l'effet de surprise avec eux. Ils ne voulaient pas de nourriture, pas de matériel, enfin pas dans le sens ou on l'entend habituellement. Ils mirent le feu aux maisons, en faisant sortir des familles entières et paniqués, et tuaient les adultes. Ils réservaient un autre sort aux enfants, et je ne faisais pas exception à la règle.
Je me souviens parfaitement de ce que l'on nous a dit ce jour la. Nous étions une dizaine de gosses entassés dans une cage, se serrant les uns contre les autres tant nous tremblions de peur et de chagrin. Chacun de nous avait vu mourir ses parents. Chacun de nous avait les yeux exorbités ou pleins de larmes. Certains ne parleraient plus jamais de leur triste vie. Ils n'en auraient pas besoin de toute façon... Dans cette cage, dont les barreaux me rentraient désagréablement dans le dos, détail dont je me fichait éperdument, j'étais collé à mes deux amis qui eux aussi tremblaient comme des feuilles. Et à ce moment la, les mots se gravèrent dans mon esprit aussi sûrement que la vue des corps de mes parents transpercés de lances.
«A partir de ce jour, de cet instant précis, vous n'êtes plus des humains.»
Jamais une phrase n'avait été aussi véridique.
Le trajet dura plusieurs jours, pendant lesquels on nous donna à peine de quoi manger en balançant les restes de viande à travers les barreaux. Nous nous jetions dessus tel les affamés que nous étions, n'hésitant pas à nous frapper mutuellement dans l'espoir d'avoir un morceau supplémentaire... Nous étions des enfants désespérés, et peu nous importait ce qu'il advenait des autres du moment que nous survivions.
Maintenant je suis assez âgé pour le comprendre, mais à l'époque je n'y avait pas fait attention... Une bande de bandits ordinaires ne volent pas des enfants. Ils volent de la nourriture, voire des femmes, mais pas des enfants. Mais ce n'étaient pas des bandits normaux. Ils cherchaient du matériel, mais du matériel vivant, et suffisamment jeunes pour ne pas se rebeller et pour pouvoir s'en servir plus longtemps. Des Cobayes.
Ils nous conduisirent ainsi à un château perché au sommet d'une falaise. A peine la porte passée, nous fûmes attaqués par une immonde odeur de mort. J'en eut la nausée, et je ne fut pas le seul. On nous conduisit alors jusqu'à des cachots, ou l'on fut enfermés.
Commença alors pour nous un long calvaire.
Chaque jour se succédait aux autres dans la même peur de ce que serait la prochaine expérience que pratiquerait sur nous le maître des lieux, un genre de scientifique fou qui essayait entre autre d'établir une moyenne d'un seuil de résistance à la douleur, ou encore de voir si il pouvait mélanger les humains avec d'autres espèce proches par un système de greffe... Heureusement pour moi, dans cet horreur on m'épargna ce genre d'expériences.
Dans cette prison je finit par rencontrer une fille, du nom de Vala. J'avais douze ans alors, encore jeune mais suffisamment âgé pour comprendre ce qu'était l'amour. Elle en avait treize, et elle était la seule qui, malgré ce qu'elle subissait ici, essayait de venir en aide à ses camarades de cellule, de les consoler comme elle le pouvait. Je commençait par lui vouer une admiration sans bornes. Souvent je m'effondrais en larmes dans ses bras en revenant d'une nouvelle expérience, ou en voyant revenir des camarades terriblement altérés. Et à chaque fois elle me serrait contre son cœur et me caressait les cheveux, prononçant des paroles apaisantes pour moi. Bien des fois elle me sauva la vie en m'empêchant de devenir fou. Alors, mon admiration se changea peu à peu en amour. Décidant de prendre exemple sur elle, je me mit moi aussi à essayer de venir en aide à mes camarades. Je décidait de devenir fort, pour être digne d'elle. Certains nous en étaient infiniment reconnaissants, d'autres nous haïssait de ce qu'on tentait de leur apporter car ils avaient peur que cet infime lueur de douceur leurs soit retiré avec notre mort.
C'est à cette période que je perdit la vue.
Plusieurs années avaient alors passés. J'en avais bien quinze, même si je ne comptait plus depuis longtemps. Les hommes de main du scientifique fou vinrent me chercher pour une énième expérience. Cette fois, il s'agissait de voire de quel manière on pouvait affecter les yeux avec divers produits, en divers états. Celui qui me fut fatal fut l'eau. L'eau gelée. Après plusieurs essais, il finit par me verser de l'eau sur les yeux en les maintenant ouverts. Puis, grâce à un système de son invention, qu'il pointa vers mon visage, il gela littéralement l'eau qui s'était infiltrée tout autour de mes yeux. Les cris qui jaillirent de ma gorge à cet instant valaient tout ceux que j'avais pu pousser ultérieurement. Lorsque l'eau dégela enfin, les nerfs de mes yeux avaient étés abîmés par les éclats de glace de manière définitive. Plus jamais je n'ai vu quoi que ce soit depuis ce jour, si ce n'est des souvenirs.
Peut-être est-ce la perte de ma vue qui déclencha l'éveil de mon don... Mais à présent, lorsque je touchait quelqu'un ou quelque chose, il m'arrivait de percevoir des instants fugaces, trop diffus à l'époque pour que je n'en comprenne le sens. Je crois que sans Vala, cette expérience m'aurait coûté la santé mentale... Plus d'une fois je manqua devenir fou de ne pas savoir ce qui m'entourait, de devoir guetter le moindre son pour avoir une maigre idée de mon environnement que je connaissais pourtant sur le bout des doigts tant j'y avais passé de temps. Quelques mois plus tard, l'enfer finissait enfin. Une expérience sur moi, qui m'avait trop effrayé pour me laisser ne rien faire. Parce-que si je ne voyais plus rien, le scientifique ne se gênait pas pour me décrire en long, en large et en travers ce qu'il allait me faire... Il voulait voir ce que je devenais si on me privait de la totalité de mes sens, en portant atteinte directement aux nerfs. Pris de panique, je me mit à me débattre dans tous les sens. Il ne put jamais connaître la réponse à son interrogation morbide. J'étais habitué à la douleur, mais ça... C'était trop. Chaque parcelle de mon corps sembla s'étirer à l'infini pendant une éternité. J'avais l'impression que mon corps se déchirait, et bientôt mon cri devint un rugissement assourdissant. Le reste est assez floue dans mon esprit... je heurtait des murs, des gens, donnait des coups de dents et de bras monstrueux qui semblaient emporter des amoncellements de pierres avec eux, mon corps était tellement hors de mon contrôle que j'avais l'impression de ne pas le connaître, comme s'il avait des morceaux en plus. Finalement je fut tellement épuisé que je m’évanouis.
Je reprit conscience bien plus tard, au son d'une voix qui était pour mon être blessé un baume guérisseur. Une voix douce et féminine.
«-Va...la..? -Aodh ! Merci mon dieu tu va bien...»
Vala m'expliqua alors que je récupérais comment un gigantesque monstre, d'un blanc éclatant, avait littéralement détruit le château, en commençant par la salle des expériences... Elle se demandait comment j'avais fait pour ne pas écoper de la moindre blessure supplémentaire alors que j'étais au cœur du tumulte. Les prisonniers, lors de la destruction des cages, avaient fuit. Beaucoup souffrant de blessures graves dues à l'effondrement des pierres, une grosse partie étaient même morts. Vala elle-même porterait des séquelles toute sa vie, puisqu'un barreau de fer lui avait percé un œil. Mais moi, rien. Je me sentait étrangement coupable... Et tout le temps que dura les explications, je passait mes mains sur son visage qui restait gravé dans mon esprit, savourant à chaque instant sa survie, infiniment heureux qu'elle ne fasse pas partie des victimes à déplorer. Plus que de nous savoir libres, le fait de savoir qu'elle était simplement vivante m'emplissait d'une joie sans limites. Et dès à présent, nous pouvions vivre en toute liberté ! Jamais vous ne pourrez imaginer à quel point le cœur se gonfle d'espoir devant le simple fait de pouvoir marcher sur autre chose que la pierre, sur une surface excédant les cinq mètres carrés. Dès que je put marcher, Vala et moi prîmes la route.
Chapitre second : Il arrive que la mort frappe en retard... Mais elle frappe toujours.
Vala et moi, nous avons voyagé un an et demi. Je ne voyais rien, aucun paysage ne m'était accessible... Mais Vala me décrivait par le détail tout ce qu'elle voyait, avec tant de précision que je m'en peignait des tableau fictifs. Mais dans mon esprit, les seuls paysages qui soient vraiment réalistes resteront à tout jamais les souvenirs que je garde de mon village natal, aussi maigres soient-ils, et la cellule que j'avais habité des années durant avant de perdre la vue. Parfois, en touchant un objet, je voyais des événements dont je n'avais moi-même pas le moindre souvenir. Et plus le temps passait, plus ces flash me paraissaient claires. Parfois même lorsque je prenait la main de Vala, je nous revoyaient tout deux dans cette cellule, elle en train de me consoler. Dans certaines de ces scènes, j'avais déjà perdu la vue puisqu'elle avait été assez généreuse pour cacher mes yeux incapables avec un morceau de sa tunique, et que je le voyais clairement sur mes yeux... A présent que nous étions libres, nous avions trouvés des vêtements d'un confort que nous n'avions pas eu depuis des lustres. Et à présent, ce n'était plus une loque qui couvrait mes yeux, mais un long ruban noir assez épais attaché à l'arrière de mon crâne. Je n'avais plus rien à retrouver de ma vie d'avant, mais Vala était persuadée d'avoir vu ses parents fuir. Et comme elle avait peur de voyager toute seule, j'acceptais de l'accompagner. Je n'était pas très fort, et affaiblie par ma cécité, mais si ça pouvait la rassurer... Et puis je n'avais pas la moindre envie de la quitter. Ayant été mon unique soutien durant la période la plus noire de ma vie, elle m'était devenue aussi nécessaire que de respirer. Sans elle, je ne parvenait plus à vivre... Nous avions chacun besoin de la présence de l'autre. Quand j'y repense, elle devait savoir que je l'aimait, même si je n'ai jamais osé le lui dire avant qu'il ne soit trop tard. Nous avons donc entamé un long voyage à la recherche de ses parents... Comme nous tous, enfants capturés, elle avait aimé ses parents, et ils l'avait aimée. Je comprenais le besoin qu'elle avait de les retrouver, mais quelque part je la jalousait un peu... Elle avait une chance, même infime, qu'ils soient encore en vie. Pas moi. Mais quelque part, j'avais hâte qu'elle les retrouves pour lui apporter un peu de bonheur.
A ce stade de mon histoire, je me rend compte que le destin est d'une ironie cruelle... Certaines légendes parlent d'un destin qu'il est impossible d'éviter, auquel on ne peut pas échapper. D'autres disent que chaque humain forge lui-même sa destinée. Pour ma part, j'en viens juste à penser que le destin, peu importe de qui il soit le fait, est cruel.
Nous étions deux enfants de seize ans et demi. Nous voyagions seuls, sans escortes et peu armés, puisque dans nos pérégrinations Vala avait récupéré une courte épée qu'elle avait voulu apprendre à manier. J'étais aveugle et elle me jugeait incapable de voir les ennemis. Vous connaissez certainement cela... Vous faites quelque chose, puis sans avoir entendu le moindre bruit vous vous retournez car quelqu'un arrive derrière vous. Ce que l'on appel le sixième sens. Le mien, du fait de ma cécité, s'était développé, mais Vala n'y croyait pas. Elle avait été suffisamment blessée dans sa vie pour se fier à quelque chose d'aussi aléatoire... Et je ne pouvais que la comprendre.
Cette nuit-la, une famille de bergers nous avaient aimablement prêté leur grange pour passer la nuit dans le foin, ce qui était toujours mieux que par terre. Nous étions blottis l'un contre l'autre, puisque la nuit lui faisait peur et que je voulais la rassurer, comme elle l'avait fait jadis avec moi. Je lui murmurait des mots de réconfort en passant ma main dans ses cheveux, et elle tremblait comme une feuille. Mais elle se calmait, comme à chaque fois. Moi, j'avais une impression bizarre. Il n'y avait pas un bruit suspect pourtant, en dehors des respirations des bêtes et de la paille que nous faisions bruisser en bougeant. Parfois juste un bruit d'une chaise raclant le plancher dans la maison a coté. Nous ne devions pas être les seuls à veiller tard. Mais je sentait que quelque chose n'allait pas. Je finit par me redresser.
«J'ai l'impression que quelque chose ne va pas...»
Je ne voulais pas lui faire peur, mais si je ne me trompais pas et qu'il y avait réellement un danger, mieux valait faire quelque chose que d'attendre patiemment qu'il arrive à nous.
«-Je suis sur que ce n'est rien, et je veux dormir... -Je vais voir si les bergers vont bien.»
Après tout ils avaient étés assez aimable pour nous prêter leur grange, s'il y avait effectivement un danger je me sentait dans l'obligation de les prévenir.
«Je t'accompagne.»
Nous nous sommes levés et nous sommes dirigés vers la maison des bergers, adjacent à la grange. Mais quand nous sommes arrivés a la maison, il était trop tard. C'est vala qui a ouvert la porte. Elle voulait passer devant, car elle n'était pas rassurée dehors en pleine nuit, et je lui avait laissé le passage. Déjà que je l'avais fait se lever... La réaction ne se fit pas attendre. IL y eut un raclement de chaise, un chuintement métallique et un cri, puis un poids, que je devinait être celui de Vala, s'écroula sur moi. Je la rattrapa, mais son poids m'entraîna au sol sur lequel je tombais à genoux. Terriblement inquiet en sentant un liquide chaud me couler sur les genoux, ma main chercha sur son torse jusqu'à rencontrer une énorme entaille à son flanc gauche. Elle se vidait de son sang...
«Vala..?»
Je me souviens avoir prononcés ces mors d'une toute petite voix. Je n'y croyais pas. J'aurais dû savoir pourtant... Il y avait trop de monde dans la maison pour qu’il n'y ait que les bergers, je le sentait précisément maintenant. Pourquoi je ne m'en était pas rendu compte plus tôt..? En plus du sang qui se répandait sur moi, des larmes coulèrent de mes yeux morts. Je sentit une main se poser sur ma joue, et l'attrapait de la mienne qui était couverte du sang de l'élue de mon cœur.
«-Ne pleures... pas... -Mais... Tu es... -Laisses-moi ici... et enfui-toi... -Mais..!»
Alors qu'elle mourrait dans mes bras, une vague de désespoir balaya toute raison en moi. J'ai serrée une dernière fois sa main dans la mienne et l'ait serrée fort contre moi.
«Je t'aime...»
Elle ne put jamais répondre à cette ultime phrase que je lui adressait puisqu'elle rendit son dernier soupire alors que je l'achevait.
«-Hey, mais ce sont des gosses ! -Qu'est-ce qu'ils foutent ici ? Je croyais qu'y avait que les deux vieux dans cette baraque... -Bah, si ça se trouve ils ont des trucs intéressants sur eux aussi, ça en fera juste plus pour nous !»
Des bandits... Encore... Avec toute la douceur dont j'étais capable, le déposa Vala au sol.
«Vous tous... Je...»
Je sentait mon corps commencer à changer. La même chose que la dernière fois... Ça ne venait pas des expériences du savant fou..? de moi alors..? Peu importe, en cet instant je m'en fichait éperdument, j'avais juste un besoin vitale de les étriper...
«Je vous HAIT !»
Alors que je leurs sautait dessus avec toute la rage du monde, et de façon totalement irréfléchie, je sentit a nouveau mon corps se déchirer, s'allonger à l'infini. A nouveau un hurlement, qui n'avait rien d'humain, jaillit de ma gorge pour se répercuter entre les montagnes. Sans plus réfléchir à ce que je faisais, ni à ce qui m'arrivait, agissant à l'instinct, sentant justes les vies que je devais faucher pour venger celle, perdue à tout jamais, de Vala, et qui paraissait étrangement petites par rapport à moi, mon cou s'allongea et mes dents rencontrèrent des os, de la chair et du bois. Et bientôt je ne ressentit plus aucune vie autour de moi. Alors, lentement, je repris ma forme normal.
Il me fallut un moment pour réaliser ce qui venait de se passer. J'ai du rester plusieurs heures, agenouillé au sol, des larmes irrépressibles coulant sur mes joues à présent dénués de bandeau puisqu'il s'était déchiré lors de ma transformation. Puis, pris du besoin que l'on me console comme lorsque je venais d'arriver au manoir, par réflexe, je cherchait Vala de mes mains. Je connaissait les traits de son visage par cœur a force de les parcourir de mes mains. Dire que je n'eut aucun mal à la trouver serait un mensonge, cependant je la reconnut immédiatement. Immédiatement je la serrai contre moi, lui racontant mes malheurs, sa propre mort... Je fut interrompu par un monumental bassement d'air, suivit d'un bruit sourd. Une présence tellement écrasante que je me retrouva pétrifié.
«Relèves-toi, enfant Élu. Une longue route t'attend...»
Qui étais-ce ? Que me voulait-il ? La voix était grave et profonde, caverneuse, et semblait receler toute la sagesse du monde. Seulement la, c'en était trop. Une longue route... Une longue route ! Mais n'avait-elle pas été suffisamment longue comme ça !? Je me releva et tourna la tête en direction de la présence, bien que je ne puisse pas le voir. J'en avait plus que marre, de cette malchance qui semblait me poursuivre inlassablement. Marre que l'on me dise quoi faire, que l'on décide pour moi de ce qui allait m'arriver sans que je n'ai le moindre mot à ajouter.
«Vous êtes qui pour me dire ce que je dois faire !? Une longue route vous dites ? Mais vous ne croyez pas qu'elle a déjà été suffisamment longue comme ça ? Je...»
Mes épaules furent secoués d'un tremblement. Ma gorge se contractait nerveusement en sanglots irrépressible, et les larmes inondèrent à nouveau mes joues.
«Je viens de La perdre...»
J'avais cessé de crier pour baisser la voix quand cette constatation passa par mes lèvres. Elle était morte. Le fait de l'avoir dit ne donnait que plus de poids à l’événement. Ma main passa sur ma joue dans l'espoir d'en effacer les traces de larmes, mais elles coulaient tellement que c'était inutile alors je la baissa.
«Et maintenant vous venez, m'annoncez que j'ai encore des choses à faire sans même me laisser le temps de réaliser que...»
Les mots se coincèrent dans ma gorge. Plus un mot ne parvenait à passer la barrière de mes lèvres, bien qu'ils se bousculaient au bout. A nouveau mes épaules tressautèrent, et j'essayais à nouveau d'essuyer mes joues. Mes jambes tremblantes ne purent bientôt plus supporter mon poids et je me retrouvait à genoux sur le sol, totalement désespéré. A nouveau je me retrouva à serrer la dépouille de Vala contre moi. C'est alors qu'une patte griffue se posa sur mon épaule, tandis qu'une griffe écartait ma main de mon visage pour y essuyer les larmes.
«-Ne pleures plus, petit. C'est comme tout, la douleur passe, un jour... Je te laisses trois jours pour faire ton deuil. Je suis désolé de ne pouvoir te laisser plus, mais le temps presse. Tu marchera vers l'est a la recherche d'un endroit bien particulier. Tu n'es pas capable de voir, alors à chaque ville que tu traversera, à chaque bâtiment que tu atteindra, demande à parler à Hanna. Elle t'expliquera... -Mais..! -Shuut... Une page de l'histoire dépend de ton arrivée la-bas... Tu n'es pas le seul, mais chaque nouveau dragon pèsera son poids dans la lutte qui se prépare.»
Le poids que j'avais sur les épaules les quitta, et à nouveau un immense mouvement d'air me cloua au sol. Et je me retrouvais à nouveau seul avec mon chagrin.
Je ne savais plus quoi faire. Mais je ne pouvais pas rester la éternellement... De plus, je sentait qu'il fallait que j'écoute les paroles de l'être qui m'était apparu... Mais je ne pouvais pas laisser Vala ainsi. J'ai passé toute une journée à creuser une tombe pour elle. Chaque poignée de terre que j’arrachai au sol était une flèche de plus qui se plantait dans mon cœur, puisque c'était pour Vala que je le faisais. Cependant je ne me résolvais pas à l'enterrer pour de bon. J'avais un besoin vital de sa présence... Alors je décida de garder son manteau, sur lequel son odeur resterait éternellement présente pour moi, ainsi qu'une longue mèche de ses cheveux dont je me souvenais qu'ils étaient d'un noir magnifique. Puis je la déposa avec toute la délicatesse que je pouvais déployer le corps de mon aimée dans la tombe que je lui avais creusée. Je passait le jour suivant à la recouvrir de terre.
Puis je me mis en route pour l'est.
Il ne me fut pas facile de trouver la bonne direction. J'étais aveugle, et Vala n'était plus la pour m'indiquer la route à suivre. Nombre de fois, je me perdit et nombre de fois, je demanda mon chemin. Toujours je cherchait l'est. Je finit par arriver à un endroit ou grouillait beaucoup de vie. A peu près autant qu'un grand village, voir une petite ville... Il me fallut un moment pour trouver l'entrée, mais je finit par y parvenir. Mon bras arrêta un passant, à qui je demanda ou je pourrais voir Hanna.
«La directrice ? Tu la trouvera dans le hall, c'est placardé en gros sur la porte.»
Ma main désigna le bandeau que je portais à nouveau sur les yeux.
«-Je suis aveugle... -Ah... Bah je vais t'y emmener alors.»
C'est ainsi guidé que je fis mes premiers pas dans l'académie...
؏ prénom : Je n'en aurais pas tant que l'on ne m'aura pas fait la grâce de m'en donner un. ؏ Âge : 19 ans ؏ présence sur le forum : 5/7 je pense... ؏ Comment l'avez-vous découvert : On m'a passé le lien ؏ Comment le trouvez-vous ? Sympathique, et simple, ça change (j'ai été étonné qu'il n'y ai aucune limite de lignes dans les descriptions, et à peine cinq pour les postes RPs). ؏ Les points à améliorer : L’icône du ''Qui est en ligne''... Je vois pas trop ce qu'y fait une danseuse/karatéka sur fond vert style techno... Très franchement ça colle pas. ؏ Remarque(s) : Peut-être quelques précisions seraient à apporter au contexte, notamment sur l'époque... J'ai eu la curiosité de regarder les autres fiches avant de venir, j'ai donc remarqué que vous aviez déjà répondu à cette question, mais d'autres ne seront peut-être pas aussi curieux que moi... EDIT : Est-ce normal que l'on ne voit pas les signatures..?
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